ϟ Tamara est la fille du Gouverneur de la Californie.
ϟ Elle a fait de grandes études dans les universités de la IVY League.
ϟ Tamara est retourné à l'université pour approfondir sa culture générale sur la littérature anglaise et américaine.
ϟ C'est une jeune femme cultivée et ambitieuse.
ϟ L'argent n'est pas un problème pour elle.
ϟ Elle pense avoir trouvé en Flynn un homme qui l'aimera et la chérira et qui ferrait un excellent père pour ses enfants.
ϟ Flynn la fuit depuis quelques temps et leurs relations intimes sont au point mort depuis deux mois.
ϟ Elle est prête à tout pour le garder et garde cacher un côté garce sans peur.
ϟ Habituée à avoir ce qu'elle veut, elle ne recule devant rien.

Certains disent que l’on n’oublie jamais son premier amour. Et ils ont raisons. Qui ne se rappellent pas la première personne à avoir touché son cœur ? A l’avoir comprit mieux que lui-même ? Qui ne se rappelle pas de son premier baiser ? De sa première fois ? Sybille avait été la première fille que Emile avait embrassée. La première femme qui avait compté dans sa vie après sa mère. La première dont il était réellement tombé amoureux. La première qu'il eut demandé en mariage. La dernière aussi. Sybille, sa meilleure amie, son premier amour, son premier chagrin. Le seul témoin encore vivant de son passé. La seule qui savait qui il était réellement. Sybille avait et resterait son premier amour. Il savait au fond de lui que qu’ils étaient passés à côté d’un « eux » à cause de son aveuglement, il n'avait pas vu sa détresse, il avait cru qu'elle passerait au dessus de tout cela, de sa stérilité, il n'avait pas comprit à quel point il était important pour elle d'avoir des enfants, ses enfants. Il vivait le rêve américain, belle maison, femme aimante, mariage imminent, qu'elle puisse ou non avoir des enfants ne changeraient rien pour lui, il l'aimait et de nos jours il y avait tant de moyens lorsque l'on avait de l'argent, et de l'argent ils en avaient aujourd'hui. Il avait réalisé bien trop tard alors qu'elle était déjà loin à quel point il ne l'avait jamais totalement comprise. Des regrets. Voila ce qui lui restait de cette période de sa vie. Tant de regrets. Ceux de l’avoir abandonné sans se battre alors que il lui avait fait la promesse d’un avenir ensemble.D’avoir fait souffrir celle qu’il aimait primait sur le reste. Il l’avait blessé, durablement. Il s’était blessé lui-même en la laissant s'en aller sans chercher à la rattraper. Guilty. Culpabilité. Voila ce qui régnait désormais en lui, et de la colère, tellement de colère. Pourquoi Dieu leur imposait-il à nouveau une épreuve aussi grande. Ce qu'ils avaient vécus ensemble n'était-il pas suffisant ? Ce serait mentir que de prétendre qu’il n’avait pas pensé à elle durant l'année qui venait de s'écouler. Il n’avait jamais eut de cesse de penser à elle. De prétendre que son absence n’était pas douloureuse. Que vivre sans elle n’était pas douloureux. Que de la savoir si proche et si loin n’était pas douloureux. La vérité ? Elle lui manquait. Et sa présence le troublait. Elle aurait troublé n’importe quel homme sain d’esprit. Elle avait pourtant tellement changée depuis son départ de la maison, oh bien sur sa beauté ne s’était en rien fanée, tout comme son intelligence mais la femme qui évoluait dans les couloirs de l'Université n'était pas celle qu'il avait toujours connue. Elle était différente. C'était cette différence qui l'empêchait ne serait-ce que de l'approcher. Il avait peur. Peur de souffrir à nouveau, peur de voir sa colère se déversée sur elle. Peur de l'accabler d'avantage. Car il lisait toujours en elle comme dans un livre ouvert. Elle semblait…blessée. Il savait qu’il était responsable de tout cela. Qu’il était la cause de sa souffrance. Quand sans son idée de concevoir un enfant ... Elle serait encore auprès de lui. Mais cela semblait, à l'époque, dans l'ordre logique des choses : réussite professionnel, maison, fiançailles, mariage et bébé. Bébé. Il n'aurait désormais pas d'enfant, pensa t-il amèrement en la voyant discuter avec une étudiante au bout du couloir, elle était la seule qui comptait pour lui, la seule avec qui il voulait passer le reste de sa vie. Il fit un pas, puis un autre, sans la quitter des yeux. Il heurta si violemment une petite rouquine aux grands yeux mangés par des lunettes à monture écailles qu'elle se retrouva les fesses par terre au milieu du couloir. Confus il s'agenouilla pour l'aider à ramasser ses livres et notes éparpillés sur le sol. En relevant les yeux un sourire accrocha ses lèvres tandis qu'il rétablissait, droite sur son nez, sa paire de lunette, du bout des doigts.

" Je suis navré. Je ne regardais pas où je mettais les pieds. " S'excusa t-il en lui tendant une main secourable pour l'aider à se relever. Il jeta un coup d'oeil aux livres qu'elle tenait dans les bras. " Littérature Anglaise ? "
" Je comptais suivre les cours du soir du professeur Baker, on dit que c'est un excellent professeur, et j'ai besoin d'enrichir ma culture américaine. Tamara Newsom. " Se présenta t-elle.
" Flynn. " S'entendit-il répondre. " Newsom ? Comme notre actuel gouverneur ? "
" Je suis sa fille. "


Elle affichait cette expression surprise qu'il adorait voir se peindre sur ses traits, allongée nue sous lui, elle semblait se demander comment elle était arrivée là. En appuie sur ses avant bras afin de ne pas la gêner Flynn, car c'était ainsi que tous l'appelait dans sa nouvelle vie, tentait de reprendre son souffle, et ses esprits. Brusquement il enfouit son visage dans son cou, elle éclata de rire lorsque ses lèvres vinrent chatouillées sa gorge par erreur. Il se sentait terriblement coupable de l'avoir amené ici. Terriblement coupable d'avoir tourné la page à moitié et d'accueillir dans cette maison une nouvelle femme alors qu'il n'était pas prêt. Tamara ne se doutait de rien. Bien sur elle savait tout, grâce aux bruits de couloirs, de l'ancienne histoire de son compagnon, elle savait tout de lui bien avant de l'avoir rencontré, mais ça il l'ignorait, Emile ignorait tout de ce qui se disait sur lui, de ce que l'on pensait de lui, à dire vrai il s'en moquait. Elle avait emménagé ici sans qu'il s'en rendre vraiment compte, elle avait investit sa vie avec l'allure d'une tornade, elle avait prit en main sa vie, pris les décisions pour deux. Et désormais elle faisait partie de cette vie qu'il avait laissé à l'abandon. Hemingway n'appréciait guère cette nouvelle colocataire. A vrai dire, Emile lui même ignorait tout de ce qu'il éprouvait suite à cette installation. Si ce n'était que l'accueillir ici le rendait extrêmement mal à l'aise, tout comme le milieu dans lequel il baignait désormais par la faute de sa compagne. Tamara était la fille d'un gouverneur, elle briguait elle aussi une place au sommet et pour cela elle avait besoin de quelqu'un prêt à l'épauler, il n'était pas sur de pouvoir faire cela à nouveau, être un meilleur ami et un amant. Depuis quelques temps les moments d’intimité se faisaient rares, mais la jeune femme n'avait rien remarqué, pourtant c'était bien le cas, Emile travaillait comme un forcené afin de ne pas rentrer à la maison, ne s'y sentant plus comme chez lui. Il s'éclipsa rapidement une fois le devoir accomplit, s'isolant dans la salle de bain avec cigarette et chien. Il ouvrit la petite lucarne, elle avait changée sa vie en s'installant ici, à tel point qu'il ne fumait plus quand cachette dans sa propre maison. Une main enfouie dans la fourrure de Hemingway, il appuya sa tête contre la paroi carrelée de la baignoire, tentant de reprendre contenance avant de la rejoindre. Telle était sa vie désormais, à l'image de son humeur, incertaine. Était-il heureux avant son installation ici ? Oui, autant que l'on pouvait l'être avec des débris d'âme et de coeur. Tout était allé trop vite, elle brusquait les choses, mais peut être était-ce se dont il avait besoin, être brusqué. Après tout il avait toujours pris son temps pour tout, tout planifié, la spontanéité n'était pas son fort. Avec elle il pouvait être un autre, il pouvait se reconstruire. Il fallait simplement la laisser entrer, lui donner une chance. Elle n'était pas Sibylle, avec elle tout serait différent.