C. Arizona Weasley-DavisTout a commencé un soir de septembre il y a un an de cela. Arizona a pris l'option italien un peu par hasard, voulant juste une matière qui ferait remonter sa moyenne? Rien ne semblait rapprocher ces deux zoziaux qui ont près de dix-sept ans d'écart. Et pourtant. Arizona reste souvent au lycée le soir, ne supportant pas l'ambiance qu'il règne chez elle. Jackson faisant la même chose, ils se sont un jour retrouvés face à face à la bibliothèque, à près de dix-neuf heures. « Weasley-Davis, qu'est-ce que vous faîtes encore là. » avait-il dit en haussant les sourcils. Elle lui a alors expliqué, un peu gênée qu'on découvre son rituel. « D'ailleurs, monsieur Delaney, tant que je vous ai sous la main, est-ce que je peux vous emprunter une petite minutes par rapport à l'exposé ? ». Cette phrase a marqué le début de tout. Ils ont passé une bonne partie de la soirée à parler de l'Italie, mais aussi des cours, sans le moindre problème. Lorsque l'aiguille a indiqué 11h du soir, Jackson s'est senti coupable, et est directement rentré chez lui. La jeune femme l'avait assez troublé pour qu'il ne voit pas le temps passer. Le lendemain, et chaque jour de la semaine, il s'est promis de ne pas repasser devant la bibliothèque, mais il était souvent contraint d'y aller pour demander des choses aux documentalistes, ou pour préparer ses cours. Ils se croisaient à chaque fois, faisant semblant de ne pas se voir au début, puis se saluant en souriant ensuite. Et puis il y a eu ce jour, où Arizona, cachée entre deux étagères, n'avait pas vu la femme de ménage arriver, et fermer la porte à clé. Elle était littéralement enfermée dans le lycée, et avait laissé son portable dans son casier. Elle a alors entendu du mouvement du côté de la section science-fiction, et s'est retrouvée nez à nez avec son professeur d'italien. Il était dans la même situation qu'elle. « Elle est venue plus tôt que d'habitude nan ? » a dit Arizona, d'abord un peu paniquée. Mais bon, sa mère avait l'habitude qu'elle ne rentre pas, et ne s'inquiéterait donc pas. Quand ils ont vraiment réalisé qu'ils ne pouvaient pas sortir, ils sont tout simplement partis dans un fou rire, et se sontr résignés. Ils se sont assis au fond de la pièce, derrière de larges étagères, et ont partagé la barre de céréales de la jeune fille. Ils ont discuté, discuté sans que jamais le silence ne s'installe. C'était plutôt étrange, mais ça leur plaisait, parce qu'ils ne s'ennuyaient pas. Le lendemain matin, quand les portes ont été ouvertes, ils ont décidé de garder tout ça pour eux, et ont filé, ne se plaignant même pas à personne. Ils se sont retrouvés quelques heures plus tard en cours, et se sont souris. Depuis, c'est un rituel qui s'est instauré. A partir de 17H, Arizona va faire ses devoirs à la bibliothèque, et Jackson la rejoint à 19H, quand tout le monde est parti et qu'il n'y a personne pour commenter leur amitié. Seule la femme de ménage est dans la confidence, et quand bien même tout ça serait interdit, elle les laisse faire, certaine que quelque chose de plus profond se trame. Il faut croire qu'elle a raison puisque parfois, les regards sont intenses, longs et passionnés. Le professeur et son élève se retiennent, mais ne pourront pas lutter très longtemps contre ce qui leur arrive.