« On est des corbeaux et alors? Pensez à tous ces oiseaux qui ont été mis en cage et qui ne peuvent plus voler. J'ai de la peine pour eux, moi je préfère être un corbeau. »

La misère, elle te tient à la gorge et tu ne sais plus quoi faire. Elle te hante la nuit, s'incruste dans tes moindres pensées, s’immisce dans ta vie comme un homme se glissant dans ton lit. Elle ne t’apaise pas, ne te rendra jamais meilleur et pourtant tu as trouvé un sens à ta vie grâce à cette misère. Pourtant, cette chose n'hésite pas à te torturer de l'intérieur, mais tu ne t'avoueras jamais vaincu, parce que tu n'as pas été élevée comme ça. Le malheur est sur toi, depuis peut être ta sombre enfance. Tu ne veux plus y penser, tu cherches à fuir le passé et pourtant il te rattrape, courant bien plus vite que toi. Posant une main douce sur ton ventre d'une ampleur anormal, tu te dis que le bébé qui est en toi n'est qu'un fardeau de plus dans ta misérable vie. Le père n'est même plus là, tu vas en chier et tu le sais, simplement tu veux te battre, tu veux montrer à la terre entière de quoi tu es capable. Depuis ton plus jeune âge tu es une junkie, tu justifie ce statut néfaste par les incidents de la vie, tu n'assume pas que ton entourage te considère comme un boulet, alors tu t'isoles. Tu emmerdes le monde. Tu te sens parfaitement capable d'élever ce petit marmot, seule, sans l'aide de personne. La cigarette vient violemment heurter ta gorge, descendant sans perdre une seconde dans tes poumons déjà bien encrassés. Tu es enceinte, tu t'en fou, tu emmerdes même t'as propre progéniture. Le jour j approche et pourtant tu ne sembles pas t'inquiéter. Tu es encore dans ton bar, à sourire au moindre connards qui te fais de l’œil, tu veux t'adonner au plaisir de la chaire et pourtant tu ne le peux pas, tu le pourrais, mais une femme enceinte est difficilement montable, alors tu te retiens, chez toi tu te fais secrètement plaisir et tu n'en parles pas, parce que tu n'as guère d'amis. Le peu d'argent que tu possède, tu le dépense dans la cigarette, dans la drogue et j'en passe. Mais pourtant le petit bout qu'il y a à l'intérieur de toi, tu veux le chérir, t'occuper de lui comme-ci ta propre vie en dépendait. Tu rentres chez toi, tu perds toute confiance en tes capacités, pour te rassurer, tu te roule un joint avant de t'endormir paisiblement. Tu sais très bien que c'est formellement déconseillé, voir interdit de fumer n'importe quels substances durant une période de grossesse, mais toi tu t'en moques, même si ce petit garçon tu désirais l'élever correctement, tu ne l'avais jamais vraiment désirée dans ta vie.

La douleur dans ton ventre devient plus forte, plus douloureuse. Elle te rend folle, au point que tu en hurle en saisissant les barres soudées sur ton lit d'hôpital. Tu t'appuie sur tes cuisses, exerçant une poussée intense, car l'infirmière te dit que la tête de ton petit homme vient de sortir. Tu cherches à en finir, tu ne supportes plus cette torture, ce manque d'oxygène dans tes poumons, asphyxiés par toutes les cigarettes que tu fumais jadis avant cette accouchement. La sueur dégouline le long de ton front et tu déteste ça, mais tu n'as guère le choix. Finalement au bout de quelques heures acharnées, on te place le petit bout de chou, c'est le tiens, rien qu'à toi et pour la première fois de ta vie, tu pleures de joies. Tu es fier de toi, tu ne te considère pas comme une moins que rien. Lorsqu'on te demande son prénom, tu choisis sans contestation celui de ton défunt frère, mort avant toi d'un accident de voiture « Jeremiah, on verra pour le reste plus tard, si vous le voulez bien .. ». Tu fermes les yeux et tu souris. Cet enfant, c'est ta fierté et pourtant ça ne t'empêchera pas de rechuter en roulant un petit joint à peine arriver à la maison avec lui. Cependant tu fumes à la fenêtre, ayant un minimum de respect pour le petit homme que tu viens de mettre au monde. Tu resteras fidèle à toi même, enchaînant relation d'un soir sur relation d'un soir, nourrissant ton gosse, l'élevant sans aucune discipline. Tu n'as guère de moyen et pourtant tu t'occupes correctement du nourrisson sans arrêt allonger dans son landau, étant parfois spectateur insouciant de tes ébats sexuels. Il te sourit sans arrête, mais tu ne lui monte que peu d'attention, en faite tu le prends comme une erreur mais tu t'occupes de lui quand même, espérant secrètement qu'il aura une vie meilleure que la tienne, tu ne seras pas le genre de mère qui lui montreras qu'elle l'aime plus que tout au monde, afin qu'il grandisse en développant un caractère fort, rude à toutes épreuves de la vie. Tu sais ce que c'est les galères et la misère, mais pour rien au monde tu souhaite montrer un côté aussi mauvais de la vie à ton fils. Ton bar devient de plus en plus fréquenté, au lieu d'acheter de quoi survivre pour toi et ton petit garçon, tu préfère te foutre en l'air avec de la marchandise illicite. Montrant ainsi à ton fils un exemple mauvais.

« Le bonheur dans une bagarre, c'est de se battre soi-même en étant impressionné de voir son côté animal ressortir avec une furie sans égal. »

La pluie s’abattait violemment sur l'établissement dont la peinture s'échappait d'un mur presque en ruine. Les flaques d'eaux se reproduisaient, telles un peuple de souris, d'une vitesse incroyable. La cours de récréation était vide, pas un chat, sauf moi. L'eau de pluie envahit mes cheveux, puis mon visage. Une goutte se déplace trait par trait, tombant de mes yeux pour aller se réfugier vers la douceur froide de mes lèvres. Je l'attrapais avec le bout de ma langue, tandis que ma tête était baissée. Je passais machinalement une main dans mes cheveux, avant de me lever pour rentrer en direction de ma salle de classe, lorsqu'une force inconnue me poussa dans une flaque d'eau. Je tombais comme une merde qui chutait du cul d'un chien, avant de m'écraser avec panache en éclaboussant plusieurs personnes. Je restais au sol, observant ma main abîmée par le froid et l'intensité de la chute, le froid s'emparait de mon cœur, je devenais gelé au fur et à mesure que les secondes passèrent. Un mec accompagné de ses deux potes aimaient bien m'humilier mais aujourd'hui je ne voulais pas me laisser faire. J'étais bizarre parce que j'étais sans arrêt seul, mais j'étais très bien ainsi, je ne demandais rien à personne. Je tentais de me relever lorsqu'une voix venait s'infiltrer dans mon oreille, une sorte de torture mentale horrible, mais qui me donnait cette adrénaline pour me battre. « Et l'intello bouffe le sol. Grosse merde. » Je me relevais avec la force de mes mains, difficilement certes, le froid n'arrangeait rien. Je baissais les yeux, mon sac par terre baignant dans la flaque d'eau. Je le poussais d'un léger geste du pied, avant de fixer le cerveau du groupe, enfin si je pouvais le nommé ainsi vu sa grande connerie. Encore un mec qui était bercé trop près du mur. D'une voix oubliant toute peur, je répondais à mon assaillant, l'intention était claire, il était hors de question que je me laisse faire cette fois-ci « Pas cette fois enculé. ». Je laissais mon poing faire le reste, séchant avec rapidité et violence mon adversaire, avant de frapper le suivant, puis le dernier. C'est parfois lorsqu'on voit que quelques coups de poings ne font pas de mal que la réaction est immédiate, c'était le cas ici. Je saisissais mon sac trempé par la pluie, laissant mes détracteurs au sol, sous la pluie, sans aucun remord, sans même tourner la tête une seule fois. Le chaud m'attendait à l'intérieur de l'enceinte scolaire, les cours aussi. Je n'étais pas aimé parce que j'étais le meilleur de la classe, du collège. Mais je m'en foutais de ça moi, je voulais juste travailler en paix, faire ce que j'avais à faire ici. Mais moi mon truc, c'était l'art, je m'appliquais toujours pour faire un dessin en cours, d'ailleurs j'avais envisagé de faire ma vie la dedans, plus exactement dans le tatouage, mais vous savez quand on est gosse, c'est jamais fixe, faut attendre la fin du lycée pour savoir réellement quoi faire. Mais bref, la vie continue.

Puis quand j'avais quinze ans, il y a eu Hyde. Son père fréquentait ma mère, j'étais étonné de voir maman plaire à quelqu'un, moi qui pensait qu'elle n'avait pas eu de relation sexuelle depuis que j'étais sortis de son vagin, je tombais de haut. Hyde, c'était un peu le mec qui traînait chez moi de temps à autre, au début je m'en foutais un peu de lui, puis après j'ai finalement sympathisé, je m'étonnais de ma propre personne, moi qui était d'un naturel très solitaire. Je n'allais pas plus loin qu'un salut ou bien d'un au revoir dans un premier temps, avant qu'il vienne m'aider dans une bagarre générale dans un bar. Bousculé dans ma fierté, je ne l'ai jamais remercié, je l'ai même insulté parce qu'il ne m'avait pas laissé l'opportunité d'en finir seul avec mes adversaires. Mais j'ai finalement accepté l'idée que quelqu'un sur cette terre puisse m'apprécier, moi qui déjà à cet âge là possédant le caractère d'un connard en herbe. Aussi bien qu'un jour, je lui ai sauvé la mise en me battant à ses côtés, le défendant jusqu'à être immaculé de sang sur la totalité du visage. Depuis je me suis lié d'amitié avec lui au point de le considéré comme le frère que je n'ai jamais eu. Il est une sorte de double, enfin je sais qu'il me tient en exemple, bien que je n'en sois pas réellement un. D'ailleurs, je me souviens combien de fois j'ai organisé des soirées télé, bouffant du pop corn à tire larigot comme un gros sac, comme un mec qui sortait de taule qui vivait très mal la malbouffe entre ses quatre murs de cellule. Hyde, c'est mon frère, même sang ou pas je m'en branle totalement. Il était le seul être en qui j'avais confiance en avant l'entrée de cette jeune femme, celle qui bouleversera ma vie à jamais, au point que je me pose des questions sur qui je suis vraiment. Putain de bonne femme.

« Le hasard, c'est un enculé. Tu croises des gens dans la rue, et puis dans un futur proche, ils sont indispensables à ton existence. »

Teagan M. Searle a écrit:

Christofer J. Green a écrit:

Depuis... près de deux ans je crois, que tous les Josh Beech que je croise n'y échappent pas. Donc... *offre de la pastèque*


Voilà, c'est fait. ( Avis aux autres admins, je veux et j'exige un smilie pastèque. )

Bref, bienvenue à toi.

Andrew H. Tennessee a écrit:

Ah voilà le drogué copain de l'autre nouille qui sert de copine à ma frangine. Pffff

Mince, j'oublie quelque chose. AH OUI, ETRE POLI. Bonjour, bienvenue, tout ça, tout ça.