Le jour se lève, enveloppant les collines de l’habituelle brume blanche, telle une couverture de coton drapant la ville. Déjà, on se presse dans son costume deux pièces, mallette à la main, pour rejoindre le Financial District et ne pas être en retard au travail. Bientôt, les rues seront emplies de touristes, se pressant pour rejoindre le Golden Gate Bridge ou pour monter à bord des tramways qui ont fait la réputation de la ville. Une ville économique et touristique banale, comme il y en a de nombreuses autres aux États-Unis.

Mais, lorsque l’on y regarde d’un peu plus près, San Francisco est bien plus que cela. Le temps semble s’allonger, à l’ombre des hautes maisons victoriennes, comme si la douceur de la température influençait sur l’état d’esprit des habitants. Tout, du paysage au climat, donne envie de prendre son temps, sans se presser. On monte doucement les côtes jusqu’au sommet de la ville, on s’arrête à chaque square pour écouter les musiciens de rue, on flâne dans le quartier des artistes. Dans les rues, on peut aussi bien croiser une vieille hippie avec des fleurs dans les cheveux qu’un couple d’hommes s’enlaçant tendrement, ou bien même un jeune garçon dessinant tout ce qu’il voit et rêvant d’une carrière d’artistes. La diversité fait le charme de la ville, et personne n’oserait juger son voisin. Là est la véritable beauté de la ville. Être qui l’on veut, sans avoir de compte à rendre.