Une partie de ma fiche, concernant Jayson :
Je ne supporte pas cet endroit. Je n‘ai jamais vu quelque chose d‘autre horrible, quelque chose d‘aussi triste que l‘hôpital. Des maladies, que des malades. A chaque fois que je passe la porte de cet immense bâtiment, mon cœur se sert, les jambes sont lourdes et, j‘ai l‘impression que je vais faire une syncope d‘une minute à l‘autre. Le pire, c’est quand je rentre dans la chambre de mon frère. La première fois que je l’ai vu, allongé dans ce grand lit blanc, j’ai eu les larmes aux yeux. Ne pas le voir sourire, ne pas pouvoir me réfugier dans ses bras quand ça ne va pas, ne pas l‘entendre rire et me donner des conseils plus débiles les uns que les autres. Je m‘accroche à de vague souvenir, sa voix, son parfum, ses traits. J‘aimerais le voir cligner des yeux. Rien qu‘une fois pour m‘assurer qu‘un reste un espoir de le voir à nouveau marcher et parler. C‘est fou comment les choses peuvent tourner. Quand je pense qu‘il y a un mois, tout allait bien dans le meilleur dans monde. Aujourd‘hui, j‘ai peur de le perdre. Les médecins disent qu‘il y cinquante pourcent de chance pour qu‘il se réveille mais, il pourrait aussi rester dans cet état à vie. J‘ai peur de l‘avenir. Peur qu‘un jour on nous demande de choisir entre le laisser souffrir ou le débrancher. Je serais incapable de choisir. Je l‘aime trop. « Salut Jayson. Tu pourrais te réveiller, je me sens conne à te parler là… Mais apparemment, tu peux m’entendre. Bon en tout cas, si tu m’entends, je voudrais que tu saches que tu me manques. Je te jure, quand tu te réveilleras, je te tuerais ! T’avais pas le droit de nous faire ça. » Je me sentais complètement idiote mais malgré a, je le faisais. Parce que l’amour était plus fort de la ridicule. Je voulais qu’il me revient et, qui n’est rien raté pendant son sommeil. Alors, tous les jours, j’allais le voir, le week-end, je dormais à l’hôpital et, je lui racontais ce que je faisais de mes journées. Les derniers scoop, les choses importes, mes projets pour l’avenir, comment je m’en sortais dans la vie, ce que devenait Jeremy. Et à chaque, j’imaginais la réponse qu’il m’aurait fait. C’était comme pour lui dire « tu vois, on t’attend. On a besoin de toi et on ne t’oubliera jamais. » Sans lui, plus rien était pareil. Pas même Jeremy. Personne. « Sinon aujourd’hui au bahut, je me suis battue avec une fille. Je sais ce que tu me dirais ’putain Jamie, t’as passé l’âge de gamineries. Grandis un peu ! Sinon, j’espère que tu l’as massacré ?!’ Oui, je l’ai massacré. Enfin, elle m’a arracher pas mal de cheveux mais, c’était rien comparé au poing qu’elle s’est pris ! Je lui ai foutu une de ces droites comme tu m’as appris, tu serais super fière de moi. Maman va surement me tuer quand le proviseur l’appellera… Et, c’est à ce moment que tu devras te réveiller. Comme ça, elle sera tellement heureuse qu’elle en oubliera de m’engueuler. Je compte sur toi frangin ! » Je souris à ce que je venais de dire. Je le connaissais par cœur. Je sais que je faisais des conneries, je les enchainais mais, c’était plus fort que moi. Le pire c’est que cette fois, c’est partie tellement vite. Vous voyez le genre de fille qui sait tout sur tout, la reine du lycée qui se croit au dessus de tout le monde et qui se permet de faire des réflexions du genre « Hey Jamie, il parait que ton frère est dans le coma. C’est ça quand on se drogue, je suis sûre que tu termineras comme lui, à crever sur un lit d’hôpital. » Quelle garce et encore, le mot est faible ! Jamais je n’avais vu une fille pire qu’elle. Résultat, je l’avais remise à sa place et elle n’avait pas intérêt à broncher. Le pire c’est qu’à cette époque, j’étais cleen. Je ne prenais rien, j‘adore 15 ans. Mes frères, 18 ans.